Bitcoin, ether : devez-vous avoir peur d’investir dans les cryptos ?

Environ 20.000 dollars, soit “seulement” 19.000 euros. Le mercredi 22 juin, le cours du bitcoin navigue loin, très loin, de ses plus hauts. Sa valorisation n’équivaut même plus au tiers de ce qu’elle était le 9 novembre 2021, date de son pic historique à 69.000 dollars. Et la reine des cryptomonnaies n’est pas la seule à souffrir. A un peu plus de 1.000 euros, l’ethereum a vu son cours plonger de près de 70% depuis le début de l’année. En ajoutant à cela l’effondrement de Terra Luna et de son stablecoin, l’UST, tous les voyants semblent au rouge pour les cryptos.

Dans un tel contexte, une question se pose : la crypto est-elle morte ? Pour Stanislas Barthelemi, consultant chez Blockchain Partner, cabinet de conseil rattaché à KPMG, et premier invité du “Grand rendez-vous de l’épargne” (Capital / Radio Patrimoine), ce serait aller bien vite en besogne. “Ce n’est pas la cryptomonnaie qui est en jeu, mais plutôt les acteurs qui ont construit des offres de service dessus qui ont mal géré leur risque”, avance l’expert pour expliquer les liquidations en cascade dans le monde de la crypto. “Le sous-jacent technologique n’est pas remis en cause. On assiste à un krach parce qu’il y a un changement de paradigme, un contexte macroéconomique qui s’est largement dégradé, beaucoup plus d’inflation, avec des actifs risqués sous pression”, abonde de son côté Quentin Soubranne, journaliste à Capital et responsable de la Newsletter 21 Millions, second invité de notre émission.

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Adopter une vraie stratégie d’investissement

Des propos de nature à rassurer des investisseurs… qui peuvent tout de même s’inquiéter pour leur portefeuille soumis à une volatilité extrême. Mais rien d’étonnant, selon Stanislas Barthelemi, qui compare les cryptos, et plus particulièrement le bitcoin, à “des actions sous stéroïdes”. Tout l’enjeu consiste donc à se positionner sur un horizon de moyen terme afin de neutraliser – en partie – le risque. Pour un profane qui n’aurait ni le temps ni les compétences de gérer son investissement au quotidien, le spécialiste recommande donc d’“aller sur le bitcoin ou l’ether, avec un horizon de temps à 2-3 ans et de ne pas regarder son portefeuille”. Autre préconisation : investir progressivement pour “moyenner son coût d’acquisition et lisser la volatilité”.

Oubliez donc les cours et la volatilité associée à ces actifs. Oubliez également la qualification d’or numérique attribuée au bitcoin, selon laquelle la reine des cryptos protégerait de l’inflation. Une théorie liée à sa relative rareté – au maximum 21 millions de jetons -, mais battue en brèche par les événements récents. “A partir de cette rareté, les gens ont pensé que le bitcoin allait devenir un rempart contre l’inflation. Sauf que l’on voit sur les 6 derniers mois que l’inflation explose et que le bitcoin chute lourdement”, tranche Quentin Soubranne.

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Notre reportage à l’école de la blockchain

Mais comprendre la cryptomonnaie ne se limite pas à la seule variation des cours. Il s’agit avant tout d’assimiler la technologie à laquelle elle est associée : la blockchain. C’est l’objectif d’Alyra, l’école de la blockchain, qui forme aux métiers de l’écosystème. Dans la séquence “Reportage” de notre émission, son fondateur Jérémy Wauquier présente les différentes formations dispensées par l’école : développeur, consultant et spécialiste en finance décentralisée. Autant de compétences qu’il est possible de financer par de nombreux moyens, dont le compte personnel de formation (CPF).

Vers un assainissement du marché ?

Et les investisseurs profanes dans la crypto doivent adopter la même démarche. Comme l’on doit s’intéresser à l’entreprise dont on achète l’action, il est essentiel d’appréhender la blockchain qui se cache derrière la monnaie. Car pour nos invités, seules les meilleures d’entre elles survivront, à l’image de l’assainissement observé sur les valeurs technologiques à la fin des années 90. “Beaucoup rapprochent le krach en cours sur les cryptos de l’éclatement de la bulle Internet sur les valeurs technologiques”, souligne à ce titre Quentin Soubranne. Une comparaison qui fait sens, selon Stanislas Barthelemi : “Une grande partie des entreprises avait disparu mais le concept d’Internet a perduré”, se remémore-t-il. Peut-être un heureux présage pour nos investisseurs, à condition bien sûr de faire les bons choix.

Le coup de cœur/coup de gueule de Pierre Sabatier

Comme chaque mois, Pierre Sabatier, président du cabinet Primeview, attribue ses coups de cœur et… de gueule. L’économiste apprécie le rendement des obligations d’Etat italiennes, qui approche les 4% et offre selon lui une belle opportunité. Sauf, bien entendu, en cas de krach de la zone euro, scénario auquel il ne croit pas au vu de l’attitude de la Banque centrale européenne. Dans ces conditions, “c’est un couple rendement/risque qui nous paraît intéressant”, argue-t-il.

Son coup de gueule est en revanche adressé aux professionnels de l’investissement, qui doivent à tout prix changer leur logiciel d’analyse. Car les banques centrales ont changé leur discours : elles ne seront plus les sauveteurs en dernier recours. D’où l’impérieuse nécessité d’avoir “de nouvelles lunettes. Le vrai sujet est d’apprendre à identifier les bons élèves et surtout les mauvais élèves”, plaide l’expert. La gestion active, délaissée ces dernières années, pourrait ainsi opérer un retour en force.

La rubrique “Ça vous concerne”

En dernière partie d’émission, les experts du “Grand rendez-vous de l’épargne” répondent comme chaque mois à vos questions, dans la séquence “Ça vous concerne”. Stéphane Absolu, directeur associé chez Pyxis Conseil, éclaire ainsi une lectrice dont le mari a bénéficié d’une assurance vie et qui souhaite savoir si une partie de cette somme lui reviendra à leur divorce.

Ensuite, Nathalie Couzigou-Suhas, notaire à Paris, explique les règles en vigueur en matière d’impôt sur la fortune immobilière (IFI) pour les bénéficiaires d’un droit viager au logement sur la résidence principale en présence d’enfants de différents lits. Enfin, Charlotte Thameur, directrice conseil chez Yomoni, détaille les différents types de frais appliqués aux contrats d’assurance vie et aux plans d’épargne retraite (PER), ces ponctions devant figurer, depuis le 1er juin 2022, dans un tableau synthétique sur le site de chaque assureur et distributeur de ces produits.

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