Élections scolaires : le défi du recrutement de conseillers scolaires au CSF
Au Conseil scolaire de Vancouver, le VSB, 39 candidats briguent l’un des neuf postes de conseillers en marge des élections municipales du 15 octobre. À Surrey, 20 candidats se présentent pour sept postes d’élus, alors que dans le Grand Victoria, ils sont 30 à briguer l’un des 9 postes de conseiller scolaire.
Au Conseil scolaire francophone, pendant ce temps, des élections ont lieu dans seulement trois des sept régions, faute de candidats.
On a fait un gros effort pour recruter des candidats et il n’y avait pas une maman qui m’a dit qu’elle pouvait
, déplore Carolina Radovan, une parent d’élèves de l’école André-Piolat, à North Vancouver, qui a songé à se présenter dans la région de la Côte Sud avant de se désister en raison de la charge de travail importante associée au poste.
Dans la région, trois personnes ont finalement soumis leur candidature et deux d’entre eux sont retraités. Les parents qu’elle a contactés expliquaient leur refus par le nombre d’heures important à consacrer à la tâche, à la difficile conciliation de ces responsabilités avec leurs engagements familiaux et au travail, ou encore à la faible rémunération dans une région ou le coût de la vie est extrêmement élevé.
« En regardant ça, ça n’a pas d’allure que les gens qui sont aux premières lignes, qui vivent tous les défis d’un système public, les voix qu’on devrait entendre sont les voix à qui on nie une participation réelle. »
Élus pour quatre ans, les conseillers scolaires jouent un rôle de gouvernance. Ils adoptent les budgets du CSF
, supervisent le processus d’embauche de la direction et procèdent à l’évaluation annuelle de la direction.À ces responsabilités s’ajoute la participation à des comités, à des réunions et à des activités de représentation. Selon les régions ou les responsabilités, les conseillers peuvent consacrer entre 10 heures et 20 heures par semaine à ce travail, avec une compensation de base de 16 500 $ par année.
C’est sûr que si c’était plus rémunéré, il y aurait peut-être plus de personnes intéressées
, confirme Marie-Pierre Lavoie, conseillère scolaire pour le sud de l’île de Vancouver, élue une première fois en 2018 et réélue sans opposition.
Je suis travailleuse autonome, donc c’est facile pour moi de prendre une journée de congé
pour le CSF, explique-t-elle. Si le salaire était plus élevé, ça encouragerait plus de gens à le faire parce qu’ils pourraient prendre plus de vacances du travail ou travailler à temps partiel.
La durée du mandat peut être un frein
, croit pour sa part Marie-Andrée Asselin, la directrice de la Fédération des parents francophones de Colombie-Britannique (FPFCB). On est habitués à des mandats de deux ans dans les organismes francophones, donc quatre ans, c’est peut-être un petit peu long.
L’aspect politique du rôle de conseiller, qui doit faire du lobbying auprès de politiciens et de ministres, peut aussi rebuter des candidats. Ce ne sont pas tous les gens qui sont prêts à s’investir dans un travail qui est un peu plus politique
, croit-elle.
Des pistes pour l’avenir
Carolina Radovan aimerait que le CSF
évalue des façons de faciliter l’engagement de parents au conseil scolaire, que ce soit en effectuant plus de rencontres de façon virtuelle, comme ça a été le cas durant la pandémie, ou encore en permettant à deux personnes de représenter conjointement une région.Par ailleurs, à l’approche des élections scolaires, la FPFCB
, le Conseil jeunesse francophone de Colombie-Britannique, Réseau-Femmes, le CSF et deux syndicats ont procédé à des efforts de recrutement.L’objectif était vraiment d’inciter les gens à prendre part au processus démocratique
, explique Marie-Andrée Asselin. On trouve ça un peu désolant, dans certaines régions, quand il y a juste une personne qui se présente.
L’initiative semble avoir porté fruit : Armelle Moran, une des deux candidats dans la région du Sud-Est, s’est lancée dans la course après avoir reçu un courriel de Réseau-Femmes invitant des femmes comme elles à s’engager au CSF
.